Ce sont mes amis qui sont là, encore une fois.
Moments de détente durant lesquels ils tolèrent l’inquisition de mon appareil photo.
Peut-être se doutent-ils qu’ils finiront en peinture. 
Nous profitons ensemble du soleil, une simple joie, un contentement. Nous errons là entre superficialité et sacré, au contact de « notre » Pachamama* mais encore soutenus par les béquilles d’une rassurante société de consommation.
C’est une autre joie que je retrouve plus tard dans l’atelier. Celle-ci je me dois de la construire, oserai-je dire de la conquérir, pour cela j’enfile ma tenue de combat (une veste constellée d’éclaboussures, un froc à l’avenant et un T-shirt en fin de vie prêt à tout sacrifice).
Pourtant parfois la désespérance m’attend à l’issue de cette plaisante bataille.
Chaque jour pour me rappeler que la peinture n’est pas une mince affaire. Cette aventure quotidienne m’est pourtant essentielle, procédant d’une jubilation primaire (les « crabouillages » de l’enfance ne sont pas loin), de l’exercice intellectuel et peut-être aussi, espérons, du partage...

b.philippe

*la terre mère (nourricière) pour les incas...